Faillite judiciaire : L’ultime évasion de Pierre Chanal
Pierre Chanal, 57 ans, s’est suicidé en emportant avec lui les mystères de l’affaire des disparus de Mourmelon. Et en privant les familles
de ses huit victimes présumées d’un procès indispensable au processus de deuil. S’il a pu être établi que l’ex-adjudant-chef avait caché
dans son appareil dentaire la lame de rasoir qu’il a utilisée pour se tailler l’artère fémorale, saura-t-on un jour qui porte la
responsabilité de cette énorme faillite judiciaire?
«Nos recherches sur les causes de la mort, nous déclare le procureur général de la cour d’appel de Reims, Yves Charpenel, ont fait
apparaître qu’il n’y avait pas eu de manquements à la sécurité, tant à partir du départ de Pierre Chanal de l’hôpital de la prison
de Fresnes que lors de son séjour à l’hôpital de Reims», où devait se tenir son
procès. Lors de son transfert, Chanal aurait été fouillé à corps à trois reprises…
De son côté, le ministre de la Justice, Dominique Perben, affirme que la fameuse lame de rasoir ne faisait pas partie du paquetage
remis au détenu par l’administration pénitentiaire. Elle pourrait avoir été volée par Pierre Chanal à l’un de ses compagnons de cellule.
Où est l’erreur?
«Je n’ai cessé de dire et de redire que mon client était déterminé à mettre fin à ses jours, s’insurge son défenseur, Me André Buffard.
Les conditions de son décès, comme la découverte à l’autopsie d’un cancer en phase terminale et d’une péritonite aiguë, en disent long
sur le peu de sérieux de son suivi psychiatrique et médical.»